Avec près de 29 millions de tomes vendus cette année et une offre toujours plus diversifiée, le manga n’a jamais autant rencontré de succès. Vous avez envie d’en offrir mais vous vous sentez perdu parmi les milliers de références qui existent ? Pas d’affolement, Le Conseil Malin vous a soigneusement concocté la sélection des meilleurs mangas du moment.
Les critères incontournables de Conseil Malin
L’âge
Très codifié, l’univers du manga s’adresse à tous les publics mais il est indispensable de choisir le livre en fonction de l’âge du lecteur. Si vous souhaitez initier votre enfant à la BD japonaise, mieux vaut opter pour les kodomos, des ouvrages réservés aux jeunes lecteurs.
Pour le reste, les collections tendent à séparer les genres. Le Shônen manga (GTO, Les Chevaliers du Zodiaque) s’adresse plutôt aux garçons même si de nombreuses jeunes filles se prennent de passion pour ces histoires centrées autour d’action et de combats. Pour le public féminin, le Shôjo (Nana, Fruits Basket, Vampire Knight) aborde les thèmes de l’amour, l’amitié, la musique, l’école etc.
Enfin, le Seinen (Gunm, Bersek) est destiné au public masculin adulte et les Josei (Life, Paradise Kiss) aux femmes avec des thèmes plus matures et parfois violents. Et si vous recherchez des mangas carrément coquins, vous pouvez opter pour le Hentai, interdit aux moins de 18 ans.
Le thème
L’univers des mangas est très dense. Vous pouvez plonger dans des drames, des aventures initiatiques, de l’action, des histoires d’amour, de la science-fiction, de la fantasy, des pérégrinations historiques, des rivalités sportives ou même des histoires de la vie quotidienne. Vous aurez l’embarras du choix.
La lecture
Ne vous affolez pas si votre enfant commence le livre par la fin. En effet, c’est le sens de lecture au Japon, on déchiffre le manga de droite à gauche et de bas en haut.
Les modèles choisis par Conseil Malin
- Le meilleur rapport qualité-prix : « Demon Slayer » Tome 1 à 3, de Koyoharu Gotōge
- Coup de cœur : « A Silent Voice » de Yoshitoki Oima
- Made in France : « Radiant » de Tony Valente
- L’écolo : « Nausicaä de la vallée du vent » de Hayao Miyazaki
- Le haut de gamme : « Black Butler » de Yana Toboso
- Pour les plus jeunes : « Naruto » de Masashi Kishimoto
Le meilleur rapport qualité-prix : « Demon Slayer » Tome 1 à 3, de Koyoharu Gotōge
Atouts
- Coffret de 3 livres
- Japon début XXe siècle
- Les entraînements au combat
- La relation frère/sœur
- À partir de 12 ans
- 17 tomes
Les points faibles
- Premier volume sombre
- Parcours initiatique classique
Ce Shônen écrit par le mangaka (auteur en japonais) Koyoharu GotÅge nous transporte dans le Japon du début du XXe siècle.
Ce conte initiatique peuplé de démons, monstres et autres ogres suit les traces d’un jeune garçon, Tanjiro, responsable de sa mère et de ses frères et sœurs, en l’absence d’un père. Vendeur de charbon, il revient d’une livraison quand il découvre avec effroi que toute sa famille a été massacrée par un démon. Seule survivante de cette tragédie, sa sœur Nezuko est quant à elle possédée.
Si le premier tome est particulièrement sombre, il sert à mettre en place l’arc narratif des aventures de Tanjiro, qui deviendra tueur de démons pour tenter de libérer sa jeune sœur de sa malédiction. Même si le trauma qui pousse le jeune garçon à devenir héros malgré lui n’est pas des plus original, l’auteur sait ne pas s’attarder sur le pathos et sème ici et là des indices qui élaborent la suite de l’intrigue.
Il sait aussi manier le crayon pour rythmer les séances d’entraînement du jeune garçon, les épreuves pour devenir pourfendeur de démons et les combats contre d’effroyables créatures. Résultat, le manga est agréable à lire, sans temps mort, avec un dessin efficace et suranné, pour coller à l’ambiance du siècle dernier.
Ultra efficace, ce coffret des trois premiers volumes de la saga permet donc d’assister à la transformation du jeune campagnard en guerrier et de découvrir son dévouement pour sa jeune sœur.
Accro, votre ado pourra ensuite découvrir le reste de ce conte fantastique et riche en intrigue qui compte pour l’instant 17 volumes, avec 2 millions de tomes vendus en un an. Le manga est aussi adapté en animé et diffusé en France sur Netflix.
Dans notre recherche, nous avons également choisi d’autres coffrets à prix imbattables. C’est le cas de Dragon Ball, l’un des mangas les plus vendus au monde. Pas besoin d’être fan du genre pour avoir entendu parler des aventures de Son Goku, orphelin à la queue de singe et sa quête des 7 boules de cristal magique. 42 tomes durant lesquels le petit garçon naïf se métamorphose en un adulte ultra baraqué.
Impossible de passer à côté du phénomène Pokémon et ses 55 volumes. L’occasion de se plonger dans un monde habité de créatures aux pouvoirs extraordinaires et de suivre Sacha (et son fidèle Pikachu) qui rêve de dégoter le titre de « Maître Pokémon ».
Ambiance beaucoup moins enfantine, découvrez les 4 premiers tomes de L’attaque des Titans, un Shônen de 34 tomes au total qui nous entraîne dans un futur où l’humanité a été éradiquée par des géants, les Titans. Réfugiés derrière des remparts, une poignée de rescapés dont le héros Eren tentent de survivre et reconquérir leur monde.
One-Punch Man ou l’histoire d’un jeune loser qui décide de devenir super-héros. Trois ans d’entraînement intensif qui le transforment en héros chauve mais ultra-puissant qui terrasse ses ennemis d’un seul coup de poing. Mais à force de gagner tous ses combats, Saitama commence par s’ennuyer…
Coup de cœur : « A Silent Voice » de Yoshitoki Oima
Atouts
- Aborde le handicap
- Évoque le harcèlement scolaire
- Émouvant
- Portrait de la jeunesse japonaise
- Finesse du dessin
Les points faibles
- Seulement 7 tomes
A Silent Voice
devrait convaincre les néophytes du genre que les mangas ne parlent pas que de garçons bagarreurs, de pères disparus et de nymphettes rougissantes. Car il ne faut pas oublier que les mangas véhiculent souvent des messages au fil des histoires dessinées : la capacité de l’humain à s’adapter, sa résilience, le sens de l’éthique, la valeur d’un groupe etc.
La série de Yoshitoki Oima se focalise sur deux personnages : Shoko, une petite fille sourde de naissance, abandonnée par son père en raison de son handicap et Shoya, garçon populaire de l’école primaire qui entreprend de la persécuter cruellement. Jusqu’au jour où tout bascule et les amis de Shoya se retournent contre lui.
Le harceleur devient alors harcelé. Les années passent. Le bourreau devenu un garçon solitaire et rongé par la souffrance qu’il a causée, recroise Shoko…L’occasion pour l’adolescent de se faire pardonner et d’apprendre à connaître Shoko.
Belle réussite, le manga aborde de façon frontale mais subtile des thèmes prégnants et sociétaux que sont le handicap et le harcèlement scolaire avec en toile de fond le tableau d’une jeunesse japonaise écrasée par un système scolaire violent.
Sans tomber dans les poncifs naïfs ou les grands sentiments, il évoque aussi l’importance de voir au-delà des apparences et d’accepter les différences avec une grande intelligence humaine.
Sans parler du talent de l’autrice pour transmettre les émotions de Shoya qui ne prononce pourtant jamais une parole. On regrette presque de quitter les personnages après 7 tomes.
Dans notre recherche, nous avons également choisi Le prix du reste de ma vie qui suit Kusunoki, un jeune homme fauché et désabusé. Il se rend un jour dans une boutique qui peut lui racheter son espérance de vie. Il découvre qu’il a encore trente ans et trois mois à vivre et que sa vie ne vaut que 2500€.
Son existence vendue, il décide de profiter de ces 3 derniers mois pour revoir son amie d’enfance sous la surveillance d’une jeune femme. Une jolie fable mélancolique sur la valeur de l’existence.
Dans Spy x Family, Loid Forger nom de code Twilight est le meilleur espion du monde. Pour sa nouvelle mission, il doit se constituer une famille parfaite dans le but d’infiltrer une école de l’aristocratie.
Sans le savoir, il adopte une petite fille télépathe et son épouse craintive est en fait une tueuse à gages impitoyable. Drôle et palpitant.
Les mangas ne craignent pas de s’attaquer au folklore japonais, toujours très fascinant. Dans Ken’en, Comme Chien et singe, un esprit maléfique exige le sacrifice d’une jeune femme. Le village décide alors de faire appel à Hayate, un magnifique chien blanc et tueur de démon. Pour les fans de la beauté poétique de Princesse Mononoké.
Dans Le journal de mon père, Yoichi revient dans sa ville natale pour enterrer son père. L’occasion de confronter ses relations difficiles avec ses parents divorcés et revisiter l’histoire familiale faite de non-dits et d’incompréhension.
Un superbe récit sur le pardon et la nécessité de faire la paix avec son passé.
Hommage à Sherlock Holmes, Moriarty the Patriot est un Shônen qui suit le destin de deux frères orphelins adoptés par la famille Moriarty.
Coachés par leur puissant frère aîné qui déteste l’aristocratie dont il fait pourtant partie, le trio aura pour mission de venger les pauvres en éliminant les nantis qui les ont abusés.
Made in France : « Radiant » de Tony Valente
Atouts
- Auteur français
- Premier manga français publié au Japon
- Adoubé par les maîtres du manga
- Adapté en animé au Japon
- Traite de la question du racisme
Les points faibles
- Héros assez classique
Les Français sont tellement fans de manga qu’on voit depuis quelques années des auteurs s’emparer du phénomène. Parmi les manfras (manga français) la série Radiant de Tony Valente se révèle être une éclatante réussite et un véritable hommage aux mangas nippons.
Depuis le premier volume de Radiant paru en 2016, le Toulousain biberonné aux mangas comme Dragon Ball et adoubé par quelques maîtres de la BD japonaise a réussi l’impossible : créer un manga français traduit au Japon et adapté en animé.
Il faut dire que le mangaka français respecte à la lettre le langage spécifique du manga comme les codes graphiques (yeux immenses, parties du corps surdimensionnées), les onomatopées, le découpage cinématographique mais aussi ceux de la narration : un jeune héros Seth, aspirant sorcier.
Une histoire dramatique et fantastique : il a été infecté mais a survécu aux Némésis, des créatures venues du ciel. Une quête : Seth veut évidemment chasser ces ennemis mais il veut aussi retrouver Radiant, le berceau supposé de ces ignobles créatures pour le détruire. Des méchants : l’Inquisition, une organisation militaire plus puissante que le gouvernement qui persécute les infectés.
Ces derniers permettent d’ailleurs à Tony Valente de s’attaquer plutôt intelligemment à des sujets très actuels comme le racisme ou la question migratoire.
Certains tatillons pourront peut-être reprocher au mangaka le destin assez attendu du héros et ses motivations mais ne faisons pas la fine bouche, la série de Radiant (et ses 15 volumes) est vraiment très réussie.
Dans notre recherche, nous avons également choisi Dreamland de Reno Lemaire. Pour les fans du genre, le mangaka montpelliérain serait le pionnier du genre dans l’Hexagone. On suit ici les aventures de Terrence, lycéen qui, après avoir vaincu sa phobie du feu, parvient à voyager dans le pays des rêves. Plongé dans cet univers, il traque les seigneurs cauchemar qui peuplent les nuits de Dreamland.
Dans City Hall, Rémi Guérin, originaire de Nogent-sur-Marne, a imaginé un pitch ultra original réparti sur 7 tomes. Dans un monde où tout ce que vous écrivez se réalise, la police fait appel à Jules Vernes et Arthur Conan Doyle pour attraper un individu et la plume qui lui sert d’arme.
Plongée dans le monde du jeu vidéo avec Dofus de TOT (Anthony Roux) et dessiné par le belge Ancestral. Ce manfra en noir et blanc raconte les aventures d’Arty qui part à la recherche de son grand-père disparu. Une quête estampillée d’humour et de combats de plus en plus enragés.
Pink Diary est un Shôjo dessiné par l’une des rares femmes mangaka françaises, Jenny (de son vrai nom Jenny Rakotomamonjy) originaire de Madagascar. Huit volumes qui suivent les affres amoureuses de Kiyoko, jeune lycéenne de 16 ans secrètement amoureuse de Tommy, le meilleur ami de son frère jumeau.
Direction Marseille avec Philippe Cardona et sa série Sentaï School. Bienvenue à l’école, premier établissement qui forme des super héros en herbe comme Duke, Toâa, Keij et Hongô, éduqués par des profs très bizarres. Les affaires se compliquent quand une école de méchants ouvre ses portes sur le trottoir d’en face…
L’écolo : « Nausicaä de la vallée du vent » de Hayao Miyazaki
Atouts
- Auteur culte
- Fable écologique
- Conte futuriste
- L’héroïne féminine
- Scènes de batailles épiques
Les points faibles
- Dessins surannés
- Seulement 7 tomes
Les fans du cultissime dessinateur nippon Hayao Miyazaki et réalisateur de Princesse Mononoké et du Voyage de Chihiro vont se régaler en découvrant cette fable écologique, écrite au début des années 1980 bien avant que l’environnement devienne la question centrale de notre avenir.
Avec Nausicaä, référence à la courageuse princesse qui recueille Homère dans L’Odyssée, Miyazaki imagine un monde post-apocalyptique détruit par la « Guerre des sept jours de feux » il y a un siècle.
La planète qui paie des années de ravages industriels est devenue une forêt toxique, gardée par des insectes gigantesques. Elle est pourtant un objet de fascination pour la princesse Nausicaä, capable de communiquer avec des ômus, ces énormes créatures dont le corps est recouvert d’yeux rouges. Les humains vivent en reclus, tentent de survivre et craignent cet environnement devenu hostile.
Pourtant, la jeune fille est persuadée de la beauté de ce nouvel écosystème qui pourrait être la clé d’un nouvel avenir. Pacifiste et courageuse, l’héroïne transcende l’égoïsme humain et tente d’apaiser les guerres fratricides entre les clans décidés à conquérir les rares territoires encore hospitaliers.
Le seul manga écrit par le maître japonais est un vrai chef d’œuvre du genre, un conte sombre et philosophique, un plaidoyer pour le respect de notre planète, malmenée par la cupidité humaine.
Son dessin empreint de poésie et d’élégance pourrait malgré tout déstabiliser les fans des mangas modernes par son trait légèrement désuet et les tons sépia utilisés. Mais ils ne pourront qu’être conquis par cette fable onirique qui nous transporte dans un futur dont la rédemption repose sur les épaules d’une jeune fille, décidée à sauver le monde.
Dans notre recherche, nous avons également sélectionné Les Pommes miracle, le récit véridique d’Akinori Kimura devenu agriculteur par devoir. Catastrophé, il découvre que sa femme est allergique aux pesticides qu’il utilise pour ses pommes. Il passera 10 ans à trouver une solution et deviendra l’un des premiers producteurs de pommes bio au monde. Passionnant.
Global Garden, le dernier rêve d’Einstein explore les traumatismes d’une nation après Hiroshima et Nagazaki. À la fin de sa vie, Einstein rencontre Hikaru et Haruhi, capables de voir le passé et l’avenir quand ils rêvent. Les deux enfants confient au scientifique que l’arbre de vie, clé de l’équilibre de la planète, renaîtra grâce au pouvoir d’une jeune fille qui n’est pas encore née.
Encore une histoire vraie avec Ma vie dans les bois. À l’approche de la cinquantaine, l’auteur de mangas Shin Morimura est en panne d’inspiration. Il décide donc de partir vivre avec sa femme dans la montagne. Le manga retrace avec beaucoup d’humour le récit de sa nouvelle vie, sans eau et électricité, de la construction de sa maison en bois à la conquête compliquée de l’autosuffisance alimentaire.
Ne vous méprenez pas sur la couverture pseudo romantique de Daisy : lycéennes à Fukushima. Reiko Momochi a décidé de raconter les conséquences dramatiques du terrible tsunami de 2011 sur des lycéennes de la région qui tentent de continuer à vivre une vie dans un environnement menaçant et potentiellement radioactif.
Dans Pom Poko, on découvre les tanuki des chiens de prairie dont l’habitat est menacé par l’urbanisation à outrance. La seule solution pour effrayer les hommes est de reconquérir leur talent de métamorphose. Pour cela, ils se lancent à la recherche des quelques grands maîtres qui possèdent encore ce pouvoir extraordinaire.
Le haut de gamme : « Black Butler » de Yana Toboso
Atouts
- L’aristocrate anglais et son majordome diabolique
- Intrigue policière et surnaturelle
- Ambiance gothique
- Graphisme
- À partir de 14 ans
Les points faibles
- Les derniers tomes bâclés
- Les personnages secondaires
Peu coûteux, les mangas sont à la portée de tous. Attardons-nous donc plutôt sur un Shônen qui nous plonge dans l’univers de personnages dont le compte bancaire flirte avec le PIB de la Norvège.
Comme Ciel Phantomhive, un aristocrate de 12 ans qui vit dans un énorme manoir, entouré de domestiques dans l’Angleterre pas très marrante du XIXe siècle.
Mais il paraît que l’argent ne fait pas le bonheur. La preuve : les parents du jeune garçon meurent assassinés dans un incendie alors qu’il n’a que 10 ans. Le destin s’acharne sur lui puisque dans la foulée, il se fait enlever par un culte sataniste qui le torture.
Traumatisé, désespéré, il décide de vendre son âme au diable qui, en échange, accepte de l’aider à venger la mort de ses parents. Le démon prend les traits de Sebastian Michaelis, séduisant majordome/garde du corps et un allié qui nourrit sa soif de vengeance.
Fondateur d’une société internationale de jouets et bonbons, la Phantom Corporation, le Comte est l’une des personnes les plus riches d’Angleterre, il est fiancé à Elizabeth, marquise de Midford et sa cousine. Et quand il n’amasse pas des millions, l’ado toujours terriblement chic est aussi l’un des « chiens de garde » de sa Majesté la Reine dans sa lutte contre le crime. Il résoudra notamment le mystère de Jack L’Éventreur.
Entre les investigations policières, les apparitions de démons et entités, les échanges loufoques entre Ciel et Sebastian, on n’a pas le temps de s’ennuyer même si on regrette que les personnages secondaires soient un tantinet ignorés.
On remarque aussi qu’au fil des 30 volumes, l’intrigue part parfois dans tous les sens et donne le sentiment d’être un peu bâclée.
Avec son dessin très léché et sophistiqué, la mangaka détonne des mangas classiques en instaurant une atmosphère gothique propre à l’ère victorienne nourrie par les livres de Bram Stoker (Dracula), Mary Shelley (Frankenstein) ou R. L. Stevenson (L’Étrange Cas du docteur Jekyll et de M. Hyde). Une série originale, sophistiquée et très réjouissante.
Dans notre recherche, nous avons également choisi Gambling school, une école un peu particulière puisque ses élèves, tous fortunés, ne sont pas évalués sur leur réussite en maths mais sur leurs succès dans les jeux d’argent. Les sommes pariées sont phénoménales, les gagnants adulés et les perdants harcelés, en bas de la hiérarchie sociale créée par l’école. Une métaphore à peine cachée sur la sauvagerie de la société japonaise capitaliste.
Dans Dance In The Vampire Bund, Mina Tepes est une princesse immortelle qui descend d’une grande famille de vampires. La jeune fille, qui a pourtant 400 ans, utilise son énorme fortune familiale pour rembourser la dette nationale du Japon estimée à 40 trillions de yen. En échange, elle construit un sanctuaire où les vampires pourront vivre en toute sécurité. Dans l’ombre, ses ennemis se rassemblent pour l’assassiner.
Dans le Shôjo, Special A, l’ultra compétitive Hikari intègre un lycée prestigieux dans l’espoir de battre son rival de toujours, Kei, le fils d’un riche industriel. Premier élève de la classe, il peut aussi se permettre en toute désinvolture de faire en chèque en blanc pour acheter une propriété de la taille d’un village
Oui, les enfants riches ont aussi des problèmes de cœur. La preuve avec Kaguya-Sama: Love Is War, manga dans lequel évolue deux étudiants brillants Kaguya et Miyuki au sein de la prestigieuse Académie ShÅ«chiin. Dans cette école qui prépare des enfants à devenir la future élite du Japon, les deux ados paralysés par leur orgueil et leur rapport de domination sont incapables de s’avouer leur amour.
Pour les plus jeunes : « Naruto » de Masashi Kishimoto
Atouts
- Manga le plus lu en 2020
- Le héros, un orphelin ninja
- Références à des éléments fantastiques
- Drôle
- 72 tomes
Les points faibles
- Les scènes de combat trop longues
- Seulement à partir de 9 ans
Voilà le Shônen idéal pour introduire filles et garçons à l’univers du manga. En 2020, Naruto a d’ailleurs été le manga le plus lu en France selon le classement des ventes annuelles, réalisé par l’institut GfK pour Livres Hebdo.
Alors pourquoi tant d’amour pour cet orphelin impétueux ? D’abord, parce que dès 9 ans, les jeunes lecteurs suivent avec avidité les péripéties de cet ado de 12 ans, drôle et farceur qui rêve de devenir un maître Hokage, titre le plus prestigieux au sein de l’ordre des ninjas. Ils sont tout aussi passionnés par sa relation avec ses camarades apprentis, Sakura dont il est secrètement amoureux, le beau Sasuke son partenaire surdoué et Kakashi le sensei du trio.
Sans parler des différents styles de combat animés par le chakra, la force spirituelle qui habite les ninjas. Au fil de ses 72 tomes, on assiste donc à de nombreux combats spectaculaires mais qui auraient gagné à être plus brefs.
Comme dans de nombreux mangas, l’aspect fantastique est aussi l’une des forces narratives de la série.
Car Naruto possède un démon renard à neuf queues, enfermé en lui alors qu’il était nouveau-né. Craint et dédaigné par les habitants de son village, on comprend vite son ambition de devenir un ninja respecté pour combattre les ennemis de Konoha, un puissant village.
Au Japon, le livre est un tel phénomène qu’un parc d’attractions de 8 000 m2 est dédié à Noruto. Situé sur l’île Awaji, les fans du ninja blond peuvent déguster des ramens chez Ichiraku, le cuisinier du manga et l’un des 381 personnages de la série.
Énorme succès avec ses 250 millions de livres vendus dans le monde, le manga adapté en animé et diffusé sur Netflix.
Dans notre recherche, nous avons également sélectionné un autre monument du genre, One Piece qui cumule les 490 millions d’exemplaires vendus. Alors One Piece, quésaco ? C’est un trésor brigué par tous les pirates dont le jeune Monkey D. Luffy qui rêve de devenir le Seigneur des pirates. Avec ses amis et équipiers, il bravera les mille dangers de l’océan pour décrocher le prix ultime. À partir de 7 ans.
Pour les préados, rencontre avec la quête d’un autre orphelin dans Hunter X Hunter. Un jour, Gon découvre que son père mort faisait partie des Hunters, une élite autorisée à faire tout ce qu’elle veut. Il décide alors de passer les épreuves périlleuses pour suivre les traces paternelles tout en nouant de fortes amitiés avec Léolio, Kurapika et Kirua.
Les plus jeunes peuvent découvrir le manga avec cet autre énorme succès, Détective Conan et ses 230 millions de ventes. Shinichi Kudo est un lycéen qui, après avoir ingurgité une drogue inconnue, se retrouve dans la peau d’un enfant de 7 ans. Sa mission ? Retrouver son apparence d’ado et mettre hors d’état de nuire l’Organisation coupable de son état.
Chi, une vie de chat convient parfaitement aux enfants dès 7 ans. On découvre les aventures de ce petit matou adorable recueilli par une famille japonaise et son quotidien fait de découvertes : le goût des croquettes, l’étrange présence de la litière ou encore la chaleur réconfortante du soleil à travers les fenêtres. Un brin de poésie dans ce monde de brut.
Conclusion
Ça y est, les mangas n’ont désormais plus de secret pour vous. Vous allez pouvoir offrir un Shôjo manga à votre fille et finalement comprendre son obsession pour Nezuko ou Sakura.
Du best-seller Naruto au très beau A Silent Voice en passant par Nausicaä, dessiné par le maître Miyazaki, on ne serait pas étonné si vous aussi, deveniez accro au manga.
La France est absolument dingue des mangas. La preuve : le pays de Proust est le deuxième pays consommateur de mangas derrière le Japon. En 2021, une BD sur deux vendues était un manga indique l’institut d’études GFK soit une hausse de 124% sur un an ! Selon les éditions Kana, un tome de Naruto est vendu toutes les 30 secondes dans l’Hexagone, tandis que Glénat affiche 28 millions de vente de la série One Pièce depuis sa parution en 2000 dont 1 million pour le premier tome.